Violences conjugales, comment aborder le sujet ?

Une personne victime de violence conjugale vit une situation difficile et douloureuse : elle peut avoir peur, honte et se sentir très seule. Elle pourra sortir du silence si elle sent qu’elle sera crue et écoutée sans jugement.

Pour cela il faut :

Créer une atmosphère propice
Oser demander
Ecouter sans la juger
Condamner l’acte de violence
Respecter son libre arbitre
Demander de l’aide

Créer une atmosphère propice

Parler de ce qu’elle vit n’est pas facile pour une personne victime. Il est nécessaire de se montrer disponible et d’établir une relation de confiance pour qu’elle ose parler :

Précisez-lui que ses confidences resteront confidentielles si la personne victime le souhaite ;
Assurez-vous que son conjoint ne soit pas présent et ne puisse pas l’entendre ou lire votre conversation si c’est par écrit (attention aux textos !) ;
Assurez vous que vous ne serez pas dérangé(e)

Oser demander

Il est souvent nécessaire de briser le silence qui entoure la violence. Pour aborder la question progressivement, vous pouvez parler de la relation en général, demander :

Comment cela se passe quand le couple est en désaccord ?
Est ce qu’elle s’est déjà sentie en danger sous son propre toit ?

Des propos vagues, tels que « j’ai des problèmes à la maison », peuvent faire partie des appels à l’aide.

Evitez de demander “Est ce tu es un femme battue ?”

On peut ne pas subir de violences physiques et quand même subir des violences conjugales. Même s’ il y a des violences physiques, les personnes victimes font face à du “gaslighting” de leur partenaire qui peut les amener à penser que si elles ne reçoivent pas de coup dans la tête ou si ce n’est pas tous les jours, ça n’est pas des violences conjugales.

Ecouter sans juger

Une fois que la personne commence à parler, il convient d’accueillir son histoire et ses émotions comme elles viennent, sans porter de jugement de valeur. Elle peut se montrer très émotive ou au contraire peut sembler ne rien ressentir. Ses sentiments sont complexes et même s’ils nous semblent contradictoires, cela est parfaitement normal. C’est la situation qu’elle vit qui ne l’est pas. La personne a besoin d’être prise au sérieux et d’être crue.

Pour écouter quelqu’un il faut :

Ecouter réellement et ne pas préparer une réponse ;
Reformuler pour s’assurer de notre compréhension ;
Refléter les émotions que l’on perçoit de l’autre

Condamner l’acte de violence

La violence est interdite par la loi. Quelles que soient les raisons invoquées, la violence est inexcusable. Personne ne mérite un tel traitement. Il convient de toujours prendre position contre l’utilisation de la violence, sinon cela revient à la cautionner indirectement. Cependant, condamner les actes de violence ne signifie pas condamner l’auteur de ces actes dans toute sa personne.

Un jugement moral (gentil/méchant, bon/mauvais)

Un jugement légal (droit/interdiction)

La personne victime n’est jamais responsable de la violence de son/sa partenaire. L’auteur-e de violence est seul-e responsable de ses actes. Elle est en revanche responsable et a le pouvoir de prendre des mesures pour assurer sa sécurité.

Respecter son libre arbitre

Rappelez vous que la personne victime de violence fait de son mieux pour survivre dans un environnement hostile. Nous n’avons pas à lui dire ce qu’elle doit faire ni à entreprendre des démarches à sa place.

Il s’agit de prendre le contrepied de la posture de l’auteur de violence et d’essayer de la comprendre sans la blâmer, de respecter ses choix et de renforcer son sentiment que sa vie lui appartient.

Demander de l’aide

Si vous avez des doutes ou des interrogations face à la situation dont vous êtes témoin, vous pouvez recevoir les conseils de personnes spécialisées dans l’aide aux victimes de violence conjugale comme :