Jeanne-Lise Cornin : PSYCHOLOGIE & FEMINISME

En 1969, John Bowlby établit différent style d’attachement entre un bambin et sa figure maternelle. Un style d’attachement se construit autour de l’image que l’on a de nous même et des modèles de ce que nous attendons des autres. Ces modèles se font en fonction de la façon dont nous sommes nourris, portés, stimulés, sécurisés, regardés et compris durant la petite enfance (Contamin ; 2018).

Il existe 4 formes d’attachement qui ont une forte continuité de l’enfance à l’âge adulte :

• Sécure (60 % de la population) : Une image de soi positive et réaliste et un modèle des autres positif sans naïveté.
• Évitant (20% de la population): Une image de soi positive et un modèle des autres méfiants, souvent sur la défensive ; ils/elles maintiennent les autres à distance.
• Ambivalent-Résistant (10 % de la population) : Un état d’esprit dit préoccupé par rapport à l’attachement. Une image négative de soi et un modèle idéalisé et dépendant des autres.
• Désorganisé (10 % de la population) : Un rapport à soi et à l’autre instable car la figure d’attachement , vers qui l’enfant se tournait en cas de détresse, était elle-même source de danger. Ces incohérences mènent à une souffrance émotionnelle intense.

Nous ne sommes pas condamnés à vivre selon un style d’attachement : à l’âge adulte, le style d’attachement peut se remodeler à travers des relations affectives sécure et/ou une psychothérapie. On parle alors d’un attachement « sécure gagné ». De ce fait, vos résultats à ce questionnaire peuvent être un point d’entrée vers un accompagnement et ne vous définissent pas en tant qu’individu.

En 2000, R. Fraley, N. Waller et A. Brennan proposent une liste de 36 questions permettant de définir quel style d’attachement une personne joue dans ses relations amoureuses. Cet outil est basé sur le travail d’Hazan et Shaver (1987) selon lequel le lien affectif qui se développe entre deux partenaires dans une relation amoureuse repose sur le même système de motivation que le lien affectif entre l’enfant et sa figure maternelle.

Dans ce questionnaire, les 7 degrés de réponses possibles sont proposés sur le mode de l’échelle de Likert soit de “Tout à fait en désaccord” à “Tout à fait d’accord”. L’échelle de Likert, par son éventail de degrés proposés, permet de mesurer une attitude chez un sujet.

Le dictionnaire Larousse définit une attitude comme étant “Un système organisé et relativement stable de dispositions cognitives d’un sujet vis-à-vis d’un objet ou d’une situation dont il évalue le contenu comme vrai ou faux, bon ou mauvais, désirable ou indésirable”.

Les 36 questions sont divisées en deux parties de 18 questions permettant de mesurer deux axes :

• L’anxiété de l’abandon qui est liée aux croyances du sujet concernant sa propre valeur, son estime de soi et ses attentes quant au fait d’être accepté ou rejeté par l’autre. Cette anxiété est caractérisée par une hypervigilance aux signes de la non disponibilité du partenaire. Le sujet va mettre en place des stratégies d’activation du système d’attachement pour être rassuré(e).
• L’évitement de l’intimité qui est lié aux croyances du sujet concernant les autres et la relation. Cet évitement est caractérisé par un grand besoin d’autonomie. Le sujet va mettre en place des stratégies de désactivation du système d’attachement afin de minimiser le sentiment de vulnérabilité et le besoin de réconfort.

Ainsi lorsqu’on fait la moyenne des réponses du sujet pour chaque axe on peut définir son style d’attachement.

Les résultats obtenus permettent de mesurer les enjeux d’attachement d’une personne, et de mettre en lumière quel est le type de croyances potentiellement limitantes (sur lui/elle ou sur les autres) qui vont le/la freiner dans son épanouissement personnel ou générer des situations conflictuelles.

Questionnaire pour définir le style d’attachement

Traduction libre du questionnaire anglais proposé par Fraley, Brennan Waller.

Les questions de ce test sont formulées par rapport à une relation amoureuse actuelle, cependant vous pouvez choisir de répondre à partir d’une relation amoureuse passée ou de votre ressentit général à propos de vos relations amoureuses.

Pour les 36 énoncés, indiquez à quel point ils correspondent à votre ressentit. Vous disposez de 7 degrés de réponses allant de “Pas du tout d’accord” à “Tout à faire d’accord”.

Exemple :

J’ai peur de perdre l’amour de mon/ma partenaire.

Pas du tout d’accord

O O O O • O O

Tout à fait d’accord

Partie 1

J’ai peur de perdre l’amour de mon/ma partenaire.	O O O O O O O
J’ai souvent peur que mon/ma partenaire ne veuille pas passer du temps avec moi.	O O O O O O O
Je souvent peur que mon/ma partenaire ne m’aime pas réellement.	O O O O O O O
J’ai peur que mes partenaires ne se soucient pas autant de moi que moi d’eux.	O O O O O O O
Je souhaite souvent que les sentiments de mon/ma partenaire à mon égard soient aussi fort que mes sentiments pour lui/elle.	O O O O O O O
Je m’inquiète beaucoup pour mes relations amoureuses.	O O O O O O O
Quand mon/ma partenaire n’est pas avec moi, j’ai peur qu’il/elle s’intéresse à quelqu’un d’autre.	O O O O O O O
Quand je montre mes sentiments à un/une partenaire, j’ai peur qu’il/elle ne ressente pas la même chose à propos de moi.	O O O O O O O
Je m’inquiète rarement que mon/ma partenaire me quitte.	O O O O O O O
Mon partenaire me fait souvent douter de moi-même.	O O O O O O O
Je m’inquiète rarement d’être abandonné.e.	O O O O O O O
Je trouve que mon/ma partenaire ne souhaite pas être aussi intime que j’aimerai.	O O O O O O O
Parfois les sentiments de mes partenaires à mon égard changent sans raison apparente.	O O O O O O O
Mon envie d’être très proche fait parfois fuir mes partenaires.	O O O O O O O
J’ai peur qu’une fois que mon/ma partenaire me connaisse, il/elle n’aime pas qui je suis vraiment.	O O O O O O O
Cela me rend furieux.se de ne pas recevoir l’affection et le soutien dont j’ai besoin de mon/ma partenaire.	O O O O O O O
J’ai peur de ne pas être à la hauteur d’autres personnes.	O O O O O O O
Mon/ma partenaire ne semble faire attention à moi que lorsque je suis en colère.	O O O O O O O

Partie 2

Je préfère ne pas montrer à un.e partenaire ce que je ressens profondément.	O O O O O O O
Je suis à l’aise avec le fait de partager mes pensées et sentiments avec mon/ma partenaire.	O O O O O O O
Je trouve difficile de me laisser être dépendant.e de mon/ma partenaire.	O O O O O O O
Je suis très à l’aise avec le fait d’être intime avec mon/ ma partenaire.	O O O O O O O
Je ne suis pas à l’aise de m’ouvrir avec mon/ma partenaire.	O O O O O O O
Je préfère ne pas être trop intime de mon/ma partenaire.	O O O O O O O
Je suis mal à l’aise quand mon/ma partenaire veut être très intime de moi.	O O O O O O O
Il est relativement facile pour moi de me rapproche de mon/ma partenaire.	O O O O O O O
Il n’est pas difficile pour moi de me rapprocher de mon/ma partenaire.	O O O O O O O
J’ai l’habitude de discuter de mes problèmes et de mes préoccupations avec mon/ma partenaire.	O O O O O O O
Cela m’aide de me tourner vers mon/ma partenaire en cas de besoins.	O O O O O O O
Je parle d’à peu près tout à mon/ma partenaire.	O O O O O O O
Je parle des choses avec mon/ma partenaire.	O O O O O O O
Je deviens nerveux.se lorsque mon partenaire devient trop proche de moi.	O O O O O O O
Je me sens à l’aise dans une relation selon mes partenaires.	O O O O O O O
Je trouve facile de dépendre de mon/ma partenaire.	O O O O O O O
C’est simple pour moi de donner de l’affection à mon/ma partenaire.	O O O O O O O
Mon/ma partenaire comprend vraiment mes désirs et mes besoins.	O O O O O O O

Afin de calculer ces deux attitudes, il est nécessaire de calculer la moyenne sur 7 des réponses données pour chaque partie.

• Pour la partie 1 :
  • Les questions 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18 sont à coter de 1 à 7.
  • Les questions 9 et 11 sont à coter de 7 à 1.
• Pour la partie 2 :
  • Les questions 1, 3, 5, 6, 7, 14 sont à coter de 1 à 7.
  • Les questions 2, 4, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 18 sont à coter de 7 à 1.

Si vos résultats à ce test vous questionnent, n’hésitez pas à me contacter par le biais de la rubrique contact.

Référence :

• Bowlby, J. (1998). Attachement et perte. Presses universitaires de France.
• Contamin, E (2018). Prenons soin de nous ! Édition BOD – Books On Demand
• Fraley, R. C., Waller, N. G., & Brennan, K. A. (2000). An item response theory analysis of self-report measures of adult attachment. Journal of personality and social psychology, 78(2), 350.